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Katoliklerin peçe takması

 

[Question du jour] : Pourquoi le port du voile n’est-il pas obligatoire chez les catholiques ?

Une religieuse africaine priant lors de la messe en l'honneur des martyrs chrétiens de Namugongo, en Ouganda, lors du voyage du pape en novembre 2015. / ServizioFotograficoOR/CPP/CIRIC

Un long débat sur l’interdiction du port du voile dans une école catholique de Dakar a poussé un lecteur de La Croix Africa à poser la question de savoir pourquoi, dans l’Église catholique, le port du voile n’est pas obligatoire, évoquant au passage le cas des religieuses.

Le père Roger Gomis, prêtre du diocèse de Dakar, lui apporte des éléments de réponse.

L’histoire du voile féminin est antérieure aux religions révélées, selon le témoignage de nombreux historiens. Et si par la suite, il a été imposé aux femmes comme un signe religieux lié au culte, le voile s’est progressivement retiré des têtes de nombreuses femmes laïques pour se limiter à celles de religieuses. Mais depuis le Concile Vatican II, de nombreuses congrégations religieuses féminines y ont tout simplement renoncé comme signe distinctif de consécration.

Bien malin celui qui réussira à déterminer la date exacte de la tradition pour les femmes de porter le voile. Vers 1 000 ans avant Jésus-Christ, il était obligatoire pour les filles, les épouses et les concubines d’hommes libres, ainsi que pour les prostituées sacrées mariées, d’après des historiens comme Odon Vallet. Ces femmes voilées ne devaient pas être touchées alors que les femmes non voilées (esclaves, prostituées non sacrées ou non mariées) ne disposaient d’aucune protection de leur corps.

Aux temps bibliques, les femmes juives qui portaient déjà le voile selon leurs traditions culturelles ne subissaient aucune pression religieuse de la Torah qui le rendait obligatoire. Et bien après l’avènement du christianisme, les femmes continuent de se couvrir la tête qu’elles soient religieuses ou laïques.

Saint Paul

Impulsée par Saint Paul, l’obligation du port du voile chrétien était basée sur des motifs à connotation religieuse. Paul insiste sur la nécessité pour la femme de se couvrir la tête quand elle prie ou prophétise (1 Co 11, 3-15). Elle doit porter un voile à l’assemblée du culte, exprimant par ce symbole que sa dignité chrétienne ne l’a pas affranchie de sa dépendance à l’égard de son mari, ni du second rang qu’elle occupe encore dans l’enseignement officiel : elle ne doit pas « parler » à l’Église, c’est-à-dire qu’elle ne peut enseigner (1 Corinthiens 14,34 ; 1 Timothée 2,12) ; tel est le « commandement du Seigneur » reçu par Paul (1 Co 14,37).

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À la suite de saint Paul, plusieurs Pères de l’Église évoqueront la question du voile féminin, notamment Tertullien. En 213, dans « De Virginibus velandis » (Du voile des vierges), il demande aux jeunes filles de porter le voile hors de chez elles, comme les femmes mariées. Il ajoute : « Femme, tu devrais toujours porter le deuil, être couverte de haillons et abîmée dans la pénitence, afin de racheter la faute d’avoir perdu le genre humain. »

Vers 67, le pape Lin interdit formellement aux femmes d’assister la tête découverte à la messe. Une mesure obligatoire qui sera confirmée, plusieurs siècles plus tard par le Code de droit canonique de 1917 : « Quand ils assistent aux fonctions sacrées, spécialement à la messe, soit à l’église, soit au dehors, les hommes doivent être découverts, à moins que les circonstances n’imposent le contraire, ou que les usages n’exigent qu’ils restent couverts ; quant aux femmes elles doivent avoir la tête couverte et être vêtues modestement, surtout quand elles s’approchent de la sainte table » (cf. canon 1 262 § 2).

L’obligation du port du voile se limitait aux lieux de culte

Il ne faut pas perdre de vue que l’obligation du port du voile ne se limitait qu’aux lieux de culte. Une fois hors de l’église, après les célébrations liturgiques, les femmes rangeaient leur voile et ne le mettaient pas dans les lieux publics.

Avec le Concile Vatican II, les femmes sont autorisées à entrer dans les églises sans le voile. L’obligation pour elles de se couvrir la tête n’apparaît plus dans le Code de droit canonique de 1983, actuellement en vigueur.

Qu’en est-il alors du voile des religieuses ?

Le voile chez les religieuses remonte à la tradition chrétienne monastique. Le pape Léon Ier (440-461) décrète que l’on ne donnerait aux religieuses le voile sacré qu’après qu’elles avaient gardé la virginité jusqu’à l’âge de quarante ans.

Autrefois, on parlait de « prise de voile » pour désigner l’engagement d’une femme dans la vie religieuse. Ce voile signifie qu’elle se sépare du monde pour une plus grande intimité avec Dieu. C’est un signe de son désir de revêtir le Christ et de lui appartenir. Signe de sa consécration, le voile exprime également que la religieuse devient épouse du Christ.

Depuis le concile Vatican II, toutefois, à travers le décret « Perfectae Caritatis », sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, l’Église catholique a encouragé les congrégations religieuses à adapter l’habit religieux (dont le voile) signe de consécration « aux exigences de la santé et approprié aux circonstances de temps et de lieux ainsi qu’aux besoins de l’apostolat » (cf. Perfectae Caritate, 17). C’est ainsi que plusieurs congrégations religieuses féminines ont modernisé leur habit religieux et que pour bon nombre d’entre elles, le voile n’est plus obligatoire.

Père Roger Gomis

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